-
Blood Song T3; La Reine de feu - Anthony Ryan
Résumé:
Réchappée d’une mort certaine, la reine Lyrna est déterminée à reconquérir l’indépendance du Royaume Unifié. Elle doit faire appel à des forces qui naguère encore lui répugnaient : les êtres dotés des étranges facultés de la Ténèbre. Et l’issue du conflit repose sur Vaelin Al Sorna, désormais Seigneur de Guerre. Mais la voie vers la victoire est semée d’embûches, surtout lorsque la voix du sang, le pouvoir qui faisait de lui le plus grand guerrier de son temps, demeure obstinément muette...
Mon avis:
J'ai, fait rarissime, enchaîné le 3ème tome au 2ème. Je ne voulais pas avoir ma lecture gâchée par l'oubli de certaines choses, mais surtout, je désirais par dessus tout connaître le fin mot de l'histoire.
J'avais eu des échos sur la fin de ce 3ème tome, des échos qui me faisaient peur. Je dois dire que préparée au pire, j'ai plutôt été soulagée au final. Mais commençons par le début.
Tout démarre assez rapidement au final, car si la première partie de la guerre a été remportée, la seconde est aussitôt préparée. On y retrouve donc Lyrna, qui se retrouvait attaquée dans les jardins pendant la réception fêtant leur victoire. Le Vannier, car c'était lui, a usé de son don sur elle et je dois dire que j'ai trouvé cela dommage. Dans le second tome, j'avais (re)découvert Lyrna. Je l'avais trouvée plus humaine, très forte et consciente de ses faiblesses. Je ne sais si c'est l'action du Vannier ou alors son statut de reine retrouvée, toujours est-il qu'elle a fortement baissé dans mon estime tout au long du 3ème tome. Cela ne signifie pas que je l'ai haïe, ni que son personnage était mal fait. Il faut être honnête, c'est une suite logique quand on pense au 1er tome et à l'image qu'elle donnait d'elle à ce moment-là. Pour résumé, en Lyrna, nous retrouvons la digne héritière de Janus. En moins fou, clairement. C'est un personnage nettement plus posé mais... également plus jeune. Il est difficile de deviner ce qu'elle deviendra par la suite. Toute est possible, allant de la reine aigrie à la tyran.
Vaelin est en demi-teinte pendant un grand nombre de pages. Cela m'a fait grincer des dents. Dans un sens, il en avait peut-être besoin. La perte de son don l'a forcé à se concentrer sur lui-même, sur qui il était vraiment et moins sur les autres. Jusqu'à qu'il arrive à retrouver un semblant d'équilibre intérieur, j'ai eu un peu de mal avec lui, mais peu à peu, les choses sont rentrées dans l'ordre. Le fait qu'il prenne un chemin différent pour le combat final est très intéressant. On se recentre sur lui et on voyage, partant à la rencontre d'un nouveau peuple et retrouvant même un ancien personnage (que je n'ai pas réussi à reconnaître, tant il m'a semblé différent de celui qu'on avait déjà croisé...). Bien sûr, Vaelin ne sera pas épargné. Malgré le fait qu'il a déjà perdu beaucoup, il n'est pas au bout de ses peines. Et ce qui aurait pu être la douleur de trop m'a finalement donné l'impression que cela lui a au contraire permis de lâcher véritablement prise sur ce qui arrivait. J'ai fini ce livre il y a déjà deux semaines donc mes souvenirs me font peut-être défauts, mais en y repensant, j'ai vraiment cette impression de clarté qui prend soudainement possession de lui.
Reva est un peu en retrait dans ce tome et va se retrouver à faire ''équipe'' avec un personnage totalement inattendu. Avec elle, on va approcher de près Volar et pouvoir suivre ce que se trame de l'intérieur. Elle reste fidèle à elle-même et j'avoue n'avoir pas tant à raconter sur elle. Ca se laissait lire, mais je n'ai rien vu de particulièrement marquant.
Contrairement à certains avis qui dépeignaient négativement les parties concernant Frentis, je dois dire que j'ai particulièrement apprécié de le suivre. Il m'est apparu ''entier'', sachant où il allait, la tête froide et particulièrement déterminé. Organisé et méticuleux, il va embraser l'empire à partir de rien. C'était intéressant de suivre l'escalade, l'ampleur que son entreprise prend au fil du temps. Et ce jeu du chat et de la souris avec son ancienne maîtresse est bien maîtrisé. Il donne ce qu'il veut bien donner et garde le reste.
Par contre, ce que j'ai trouvé de particulièrement dommage finalement c'est la Volarienne, ancienne maîtresse de Frentis. J'ai assez vite senti que toute son attention était centrée sur Frentis et de ce fait, elle met assez peu de volonté à empêcher Lyrna d'envahir son pays. Je dois même dire qu'à la fin, elle n'y fait plus du tout attention. Alors oui, bien sûr qu'elle est folle et que ses actions sont entièrement irrationnelles, toujours est-il que cela m'a enlevé une bonne part de suspens. Tout comme ce final, qui arrive l'air de rien. Oui nous avons les réponses à presque toutes les questions, mais quelle dommage que ces réponses arrivent tout d'un bloc sur la 2ème moitié de ce 3ème tome. C'était dense et j'ai fini par m'y perdre. Cela a un peu décrédibilisé l'Allié et le final s'en est trouvé peu surprenant, en demi-teinte.
Avant de lire ce dernier tome, j'avais un peu guigné les avis qui avaient déjà été publiés sur le net, en anglais principalement et il faut dire que c'était bien négatif. Surtout sur la fin, que beaucoup concevait cruelle envers les personnages. J'ai plus d'une fois lu qu'Anthony Ryan était dur avec Vaelin et tous les autres personnages auxquels on tenait tant.
Je m'étais donc blindée, préparée psychologiquement à un massacre ou d'autres atrocités envers les personnages. Eh bien, soit je suis insensible, soit j'ai trop d'imagination, mais non, je trouve qu'Anthony Ryan a bien su mené sa fin avec les personnages. Bien sûr, ce n'est pas jojo tout plein, mais je veux dire, quand on parcourt la moitié d'un monde, qu'on affronte un nombre incalculable de combats, qu'on se tient face à ce qu'on pourrait considérer comme le diable en personne... ce ne serait pas logique d'imaginer Vaelin avec femme et enfant dans une petite maison. Dans l'ensemble, j'ai trouvé que la fin que l'auteur avait attribué à ses personnages était assez juste et logique. En tout cas, je ne me suis pas sentie trahie par l'auteur. Je dirais même soulagée avec ce que je m'étais imaginée.Là où je suis plus déçue, cependant, reste l'intrigue même et sa résolution, comme je l'ai dit plus haut.
Et une autre déception... l'auteur?
Je ne sais pas vous, mais plus je lis, plus j'aime me renseigner sur l'auteur. Parfois, lorqu'on regarde ce qu'il fait dans la vie, ce qu'il a étudié ou autre, cela apporte un éclairage sur son choix d'écriture. Pour moi, l'auteur et son oeuvre sont liés de près. Alors bien sûr, juger d'un coup d'oeil une photo, c'est une erreur car cela peut très bien ne pas refléter la véritable personnalité de l'auteur. Voir en vrai, c'est mieux. Mais je dois dire qu'avoir entendu Anthony Ryan en conférence et lui avoir fait dédicacer mon livre n'a pas été une révélation. C'était du vite fait, sans un seul sourire. Peut-être a-t-il des problèmes, peut-être n'est-il pas à l'aise en société... aucune idée. Mais c'est dommage....
-
Commentaires