Résumé:

Mai 1565. Malte. Le conflit entre islam et chrétienté bat son plein. Soliman le Magnifique, sultan des Ottomans, a déclaré la guerre sainte à ses ennemis jurés, les chevaliers de l’ordre de Malte. Militaires aguerris, proches des templiers, ceux-ci désignent leur communauté sous le vocable de « la Religion ». Alors qu’un inquisiteur, arrive à Malte afin de restaurer le contrôle papal sur l’ordre, l’armada ottomane s’approche de l’archipel. C’est le début d’un des sièges les plus spectaculaires et les plus durs de toute l’histoire militaire. Dans ce contexte mouvementé, Matthias Tanhauser, mercenaire et marchand d’armes, d’épices et d’opium, accepte d’aider une comtesse française, Carla La Penautier, dans une quête périlleuse. Pour la mener à bien, ils devront affronter les intégrismes de tous bords, dénouer des intrigues politiques et religieuses, et percer des secrets bien gardés.

Mon avis: 

En commençant ce livre, j'ai de suite été happée par la qualité littéraire et historique qui se dégagent de ce livre.

Je n'ai jamais été très intéressée par les Croisades et les Templiers en général. Même s'ils sont au coeur de ce roman, le point de vue détaché du personnage principal permet d'être à la fois avec eux et à leur côté.

Je m'explique. Nous suivons les aventures de Matthias Tannheiser. Il est né dans l'Est dans une famille pauvre, mais s'est fait élever par les musulmans, avant de tout quitter et finir par ouvrir une auberge en Sicile. Dire que cet homme n'a pas su trouver sa place dans la société est un euphémisme. Son passé le hante, et l'avenir lui paraît incertain. Ainsi, lorsque l'occasion se présente pour lui d'aider une jeune noble, il accepte. Et pour cela, entre dans l'enfer. Car Carla désire retrouver son enfant disparu, et cet enfant se trouverait à Malte. Or, Malte est en ébulition: les musulmans arrivent pour s'en emparer et les Templiers renvoient en Sicile tout ceux qu'ils peuvent pour leur éviter un massacre plus que certain. Avec une folie certaine, Mathias, son ami fidèle Bors, Carla et sa suivante Amparo embarquent pour l'île.

Mathias a jadis combattu avec les janissaires, la perle de la soldatesque musulmane. Il les connaît par coeur. Et s'il aide les Templiers dans cette guerre-là, il saura le faire avec détachement, et jamais avec haine. Car pour lui, Dieu n'existe pas, et à ses yeux, musulmans... Templiers... aucun ne vaut l'autre dans le jeu du massacre au nom de la religion.

Il est donc neutre tout en connaissant les deux parties. C'est tout ce qu'il faut au lecteur pour pouvoir traverser toute cette folie.

Pour moi, les points forts de ce roman restent ce qui m'a marqué depuis le tout début, c'est-à-dire la qualité du texte et historique. J'ai toujours aimé l'Histoire, alors quand je tombe sur un roman dans lequel ce dernier est très bien rendu, je me régale toujours. Par contre, et c'est le point faible qui va presque toujours avec: c'est long. Mais long.... Je ne me voyais pas avancer. Les scènes de massacre étaient vraiment trop longues et si les détails peuvent être nécessaires, au bout de la Xième bataille, j'en avais assez. Cela cassait un peu le rythme du récit et me lassait. Je ne suis pas petite nature, mais à force, sur presque 1000 pages... Ca va. 

Le personnage de Mathias m'a bien plu, même si bien masculin par moment entre son comportement et ses réflexions. Mais soyons honnêtes, à l'époque, il passait pour un vrai gentleman. Il est fort mais aussi terriblement attendrissant par moment. La vie ne lui a pas été facile et ses tourments intérieurs sont donc nombreux. Néanmoins, il a grand coeur et l'idée d'abandonner une seule femme ou un enfant à un sort funeste est plus fort que tout le reste. 

Carla remplit peut-être un peu trop le cliché de l'oie blanche croyante... alors même qu'elle n'est plus si blanche, mais c'est un détail. A ce niveau-là, je l'ai trouvée agaçante, mais il faut aussi saluer son courage. Dans sa vie de petite noble, elle n'a bien sûr jamais été habituée à fréquenter les milieux de la guerre et de toutes les horreurs qui l'accompagnent. Or, sa présence va se révéler aussi indispensable que les soins prodigués aux blessés et elle va elle-même se surprendre à trouver sa place et à apporter autant de bien autour d'elle. A apporter à son crédit: sa volonté inébranlable pour retrouver son fils. Cette volonté l'a amenée à Malte, elle lui permettra d'y rester jusqu'au bout.

Amparo m'a laissée un peu plus perplexe. Ses rapports avec Mathias m'ont laissée de marbre. Son étrangeté était originale, mais m'a un peu empêchée de me rapprocher d'elle. On dit qu'il est plus facile d'aimer un personnage quand on peut s'identifier à lui... Je ne suis pas toujours d'accord, mais cela a été clairement le cas avec elle dans ce livre.

Et Bors.... une brute comme je les aime. Fidèle à se jeter dans une bataille les yeux fermés au nom de son amitié pour Mathias, courageux et aussi... excessivement direct. Alors c'est aussi quelqu'un qui est insupportable au quotidien, grossier et vulgaire, mais voilà, c'est Bors et ne pas l'aimer est impossible.

En résumé: les points forts et les points faibles se croisent. L'impression générale reste quand même excellente, j'ai passé un très bon moment et tenterais avec plaisir... la suite!!